Question à Mr ALLARD Christian lors de notre Rencontre Nationale à Valence.
Du côté des familles d’accueil, il n’y a pas de distingo à faire. Toute famille bientraitante, par les soins qu’elle apporte au quotidien, est thérapeutique. Mais bien sûr, l’accueil ne suffit pas. Le service doit avoir lui-même une dimension de soin, de soin psychique. Et c’est là où la différence se situe entre un
accueil « simple » et un accueil à dimension thérapeutique : au sein du service. Cette dimension n’est possible que si l’employeur inscrit les assistantes familiales dans une politique de service, reconnaît leur place singulière, fait à leur égard preuve d’humilité. La connaissance de l’enfant, c’est la famille
d’accueil qui l’a puisque c’est au sein de sa famille d’accueil qu’il grandit, qu’il vit, et qu’il exprime ses troubles. Après il y a tout un travail que l’équipe doit mener en direction du lien parent/enfant et dans l’accompagnement de l’enfant, mais la première dimension thérapeutique commence en reconnaissant les
familles d’accueil. La bientraitance n’a de sens que si les professionnels sont bientraités.
Je bannis cette langue de bois qui veut que les assistants familiaux ne s’attachent pas aux enfants. La sécurité, les soins, et l’amour sont indispensables à toute ossature psychique. Et je mets en garde contre les placements trop tardifs. Ce dont un enfant a besoin, c’est de trouver près de lui un adulte sécurisant et fiable, et c’est cet adulte là qui joue le rôle de parent. Et cet adulte fiable n’est pas forcément sa mère.
Il serait dangereux de se penser bientraitant. L’agressivité n’est ni anormal, ni pathologique, le garde fou c’est le travail en équipe. N’attendons rien de bon des collègues, attendons simplement qu’ils fassent leur travail. C’est ainsi qu’un service peut s’articuler. Nous devrions réfléchir à l’élaboration d’une charte du placement familial constituée autour de ces trois pôles : parent, enfant, famille d’accueil.