ENFANTS MALTRAITES : TOUT FAIRE POUR LES PROTEGER

Reportage Zone Interdite sur M6 dimanche 8 avril 2018 à 21h sur les enfants maltraités : tout faire pour les protéger avec les éducateurs de l’ASE, les juges des enfants … Un documentaire inédit ultra touchant et fort sur la maltraitance des enfants .
Présenté par Ophélie Meunier.

Documentaire de Sabrina Van Tassel
Produit par Giraf prod.

En 2018, la police a estimé que plus d’un enfant par semaine meurt sous les coups de ses parents. Pour éviter ces drames, les éducateurs de l’ASE, les juges des enfants, les brigades des mineurs…

Zone Interdite a pu suivre les moments clés concernant les enfants maltraités à savoir les signalements, les placements en foyer.. Les plus petits sont placés dans une pouponnière. Kassandra ou encore Yohann y resteront jusqu’à leur majorité. Peut-on se remettre d’une enfance marquée par la maltraitance ?
La réalisatrice Sabrina Van Tassel a filmé au plus près des familles, des juges ou encore des éducateurs. 

Pôle emploi a versé à tort près d’un milliard d’euros. C’est ce qu’on appelle des « trop-perçus ». Pour les demandeurs d’emploi qui doivent rembourser cet argent, c’est une véritable épreuve. Enquête.

Une enquête de Cécile Hautefeuille

A découvrir sur : https://www.franceinter.fr/emissions/secrets-d-info/secrets-d-info-17-mars-2018

RÉÉCOUTER l’émission en replay où Sandra Onyszko, notre Directrice de la communication et du développement intervient.

Extraits :

En 2016, plus de 981 millions d’euros ont été versés à tort à des demandeurs d’emploi, selon l’Unédic, le gestionnaire de l’assurance chômage. Cela n’a rien à voir avec de la fraude. Il s’agit bien de sommes versées par erreur par Pôle emploi. On les appelle des « trop-perçus », que les demandeurs d’emploi doivent rembourser.

Quand ils l’apprennent, c’est souvent un choc.

C’est ce qui est arrivé à Nathalie en 2017. Inscrite depuis plusieurs années à Pôle emploi, elle cumule allocations chômage et maigres revenus non-salariés, issus de son statut de micro-entrepreneur. Quand elle demande un rendez-vous à Pôle emploi pour faire une banale demande de formation, elle n’imagine pas une seconde ce qui va lui tomber dessus. « Un conseiller m’apprend que je dois 16 000 euros. Je suis abasourdie. Il me demande mes avis d’imposition et le lendemain, le montant passe à plus de 20 400 euros ! Ce monsieur a quand même la présence d’esprit de m’expliquer que l’erreur ne vient pas moi. »

Un courrier de Pôle emploi… jamais envoyé

D’où vient cette erreur ? L’explication, surréaliste, est donnée quelques jours plus tard, via des échanges de mails avec son conseiller. Nathalie découvre que depuis plusieurs années, elle ne s’enregistre pas correctement, chaque mois, auprès de Pôle emploi (dans le jargon de Pôle emploi, on parle d’ »actualisation ») mais que personne ne l’a prévenue ! Lors de cette procédure mensuelle obligatoire, le demandeur d’emploi doit dire s’il a travaillé, fait une formation ou un stage et s’il est toujours à la recherche d’un travail. Nathalie a toujours scrupuleusement respecté la procédure qu’on lui avait dictée : « Je devais déclarer zéro heure de travail, quel que soit le volume d’activité. J’envoyais ensuite mes bilans financiers et tous les trimestres, Pôle emploi vérifiait ce que j’avais réellement gagné. » Sauf qu’en 2013… la procédure a changé mais personne ne l’a informée. Les mois où elle travaillait, elle aurait dû déclarer une heure au lieu de zéro. « Ça se joue à un chiffre dans une case, c’est quand même hallucinant » peste Nathalie. Son conseiller a reconnu qu’elle aurait dû recevoir un mail il y a quatre ans, qui n’a jamais été envoyé :

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Jusqu’à 10 mails d’assistantes maternelles par jour

Il existe une profession particulièrement touchée par le problème des trop-perçus : les assistantes maternelles. D’ailleurs, dans son rapport publié en 2017, le médiateur national de Pôle emploi, qui est totalement indépendant de l’institution, leur consacre plusieurs pages et interpelle la direction de Pôle emploi sur ce « problème récurrent« . Un problème que connaît très bien Sandra Onyszko de l’Ufnafaam, une fédération d’assistantes maternelles. Ça fait très longtemps qu’elle alerte sur le sujet. Elle a déjà écrit deux fois à des ministères, sans réponse. Des mails d’assistantes maternelles qui se voient notifier des trop-perçus, elle en reçoit « entre 3 et 10 par jour ! Et bien souvent, elles ne comprennent même pas pourquoi on leur réclame une somme d’argent, on leur demande simplement de rembourser ». 

Pourquoi cette profession est-elle particulièrement touchée ? Parce que les assistantes maternelles ont rarement un seul employeur et doivent jongler entre différents contrats. Quand il faut actualiser sa situation tous les mois, ce n’est pas toujours évident de bien renseigner toutes les cases, de ne pas commettre d’erreur. D’autant que certaines s’estiment mal accompagnées par Pôle emploi. Sabrina est assistante maternelle dans l’Hérault et elle se souvient en détail d’une conversation qu’elle a eu avec une conseillère. « Je suis arrivée avec des dizaines de contrats et de fiches de paie. La dame m’a demandé pourquoi il y en avait autant. Je lui ai raconté le fonctionnement de mon métier et elle était très étonnée ! Comment voulez qu’ils nous expliquent comment s’actualiser si eux-mêmes ne connaissent pas notre métier ? »

Des assistantes maternelles racontent sur Facebook leurs déboires de trop-perçus avec Pôle emploi
Des assistantes maternelles racontent sur Facebook leurs déboires de trop-perçus avec Pôle emploi © Radio France

Face à toutes ces critiques, Pôle emploi a décidé de réagir. Depuis décembre 2017, des conseillers sont spécialement détachés pour aller à la rencontre d’assistantes maternelles sur le terrain et faire de la pédagogie. Un guide en forme de mode d’emploi commence également à être distribué. « Le but c’est de rassurer tout le monde » assure la direction de Pôle emploi.

De son côté, l’Unédic s’est « inquiété » de la hausse du nombre des trop-perçus constatés (+ 13,2 % entre 2015 et 2016) et un groupe de travail a été lancé, en lien avec Pôle emploi, pour « décortiquer et sans doute simplifier les procédures« . Des procédures encore trop méconnues des demandeurs d’emploi.Un rapport du CEET, centre d’études de l’emploi et du travail, pointait en 2016 la méconnaissance du dispositif de cumul emploi / allocations chômage et le manque criant d’information dont disposent ceux qui peuvent en bénéficier.

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