A la fin du 19e siècle, les pouvoirs publics s’alarment de « la dépopulation » qui guette la France. Devant ce péril, médecins, législateurs, hommes et femmes de bonne volonté, vont unir leurs efforts et oeuvrer pour le bien du nouveau-né et de sa mère. L’enfance qui agonisait depuis des siècles allait enfin être reconnue et protégée.
C’est la loi du 23 décembre 1874, dite « Loi Roussel » qui eut pour objet de faire exercer par l’autorité publique une surveillance attentive sur tout enfant âgé de moins de 2 ans placé en nourrice loin du domicile de ses parents. La première consultation de nourrissons est fondée en 1892 par le docteur Eudin, médecin à l’hôpital de la Charité. Devant le succès de cette première initiative privée, le Conseil Général de la Seine crée le 20 décembre 1894, une consultation gratuite de nourrissons avec distribution de lait stérilisé pour les enfants dont les mères reçoivent le secours temporaire préventif d’abandon. Tourmenté par l’ignorance des femmes si dangereuse pour les enfants élevés au biberon, le docteur Variot fait à partir de 1894 des conférences d’hygiène infantile aux jeunes mères à Belleville.
La ligue contre la mortalité infantile lui permet de s’ouvrir à un plus grand public en lui demandant de faire ses conférences en leur nom.
Ces oeuvres eurent une action efficace contre la mortalité infantile puisque depuis leur fondation celle-ci était tombée pour les enfants examinés en 1920 de 33 à 10%. Ces oeuvres de bienfaisance privés croyaient à l’enfance. Ce n’est que 20 ans plus tard que l’État vit le bien fondé de ces institutions par une nette diminution de la mise en nourrice et des abandons. Il leur accorda alors des subventions avant d’en fonder lui-même.